Nouvelle loi suisse sur la protection des données: que doit faire une PME en Suisse romande en 2026 pour être vraiment conforme
En 2025, la protection des données n’est plus un sujet réservé aux grandes multinationales. Si vous dirigez une PME ou si vous êtes indépendant en Suisse romande, vous êtes déjà concerné par la loi fédérale sur la protection des données (LPD) telle qu’elle s’applique actuellement. En 2026, les attentes des clients, des partenaires et parfois des autorités seront encore plus élevées: ils voudront des preuves concrètes que vos données clients et collaborateurs sont protégées.
Le problème: beaucoup de petites structures pensent être "à peu près conformes" alors qu’aucun inventaire des données n’a été fait, que les sous-traitants ne sont pas cadrés par contrat et que les mentions d’information sont incomplètes. Résultat: risque de litiges, d’atteinte à la réputation, de perte de contrats, voire de sanctions prévues par la législation suisse.
Dans cet article, nous passons en revue, de manière très concrète, ce qu’une PME de Suisse romande devrait mettre en place d’ici 2026 pour être réellement alignée sur les exigences de la protection des données. Et nous voyons comment un expert en protection des données, trouvé via JuriUp, peut vous aider à faire un audit LPD de votre entreprise et sécuriser votre conformité.
1. Ce que la législation suisse sur la protection des données implique pour une PME
La loi fédérale sur la protection des données (LPD) et ses ordonnances visent, de manière générale, à protéger la personnalité et les droits fondamentaux des personnes dont les données sont traitées. En clair: chaque fois que votre entreprise collecte, enregistre, conserve, transmet ou supprime des données concernant une personne physique identifiée ou identifiable, vous êtes soumis à ces règles. Selon la législation suisse, les principes de base sont notamment:- Ne traiter que les données nécessaires à un but déterminé et légitime.
- Informer de manière transparente les personnes concernées.
- Assurer une sécurité appropriée des données (technique et organisationnelle).
- Respecter les droits des personnes (droit d’accès, de rectification, dans certaines conditions d’effacement, etc.).
2. Les risques concrets pour une PME romande en cas de non-conformité
Beaucoup de dirigeants sous-estiment encore les risques liés à la protection des données. Il ne s’agit pas uniquement d’amendes éventuelles: les conséquences les plus lourdes sont souvent commerciales et réputationnelles. Les principaux risques sont par exemple:- Perte de confiance des clients: un incident de sécurité ou une mauvaise gestion des données peut faire fuir durablement une clientèle locale.
- Rupture de contrats B2B: de plus en plus de partenaires exigent des garanties contractuelles en matière de protection des données. Sans preuves concrètes, vous pouvez perdre des mandats.
- Responsabilité civile et pénale: la législation suisse prévoit, dans certains cas, des responsabilités personnelles pour les personnes en charge, notamment en cas de violation grave des obligations.
- Obligation de notification: selon les circonstances, une violation grave de la sécurité des données peut devoir être signalée à l’autorité de contrôle compétente et parfois aux personnes concernées, ce qui augmente fortement l’impact médiatique et réputationnel.
3. Étape 1: Faire un inventaire clair des données traitées
La première question à se poser n’est pas "quel outil informatique utiliser", mais: "quelles données traitons-nous, pour quel but, et avec qui les partageons-nous ?". Un expert en protection des données vous aidera en général à établir un inventaire (souvent appelé registre ou cartographie des traitements), qui reprend notamment:- Les catégories de données (clients, prospects, collaborateurs, patients, locataires, etc.).
- Les types de données (coordonnées, données de facturation, données de santé, données RH, données de navigation sur le site internet, etc.).
- Les finalités: pourquoi traitez-vous ces données (exécution d’un contrat, prospection, obligations légales, suivi médical, gestion d’un bail, etc.).
- Les supports: logiciel de facturation, CRM, papier, dossiers médicaux, emails, applications de gestion immobilière, etc.
- Les destinataires: fiduciaire, hébergeur informatique, prestataire marketing, régie, copropriétaires dans une PPE, etc.
4. Étape 2: Informer correctement vos clients, patients ou utilisateurs
Selon la législation suisse sur la protection des données, les personnes concernées doivent être informées de manière compréhensible de la manière dont leurs données sont traitées. Concrètement, en 2026, une PME devrait au minimum:- Disposer d’une politique de confidentialité claire sur son site internet, facilement accessible et à jour.
- Informer les personnes au moment de la collecte des données (formulaires en ligne, contrats, formulaires papier, etc.) sur les finalités principales du traitement.
- Expliquer, dans la mesure nécessaire, les droits dont disposent les personnes concernées et la manière de les exercer.
5. Étape 3: Encadrer vos sous-traitants par des contrats adaptés
Presque toutes les PME romandes travaillent avec des sous-traitants qui ont accès à des données personnelles: fiduciaires, services de paie, prestataires informatiques, hébergeurs, plateformes cloud, agences marketing, prestataires de newsletters, etc. Selon la législation suisse, lorsque vous confiez un traitement de données à un tiers, vous restez généralement responsable de la conformité globale. Il est donc essentiel de prévoir des clauses contractuelles spécifiques, par exemple:- Engagement du sous-traitant à ne traiter les données que sur instruction et pour les finalités convenues.
- Mesures de sécurité techniques et organisationnelles minimales à mettre en place.
- Gestion des violations de données: information rapide, coopération, documentation.
- Sort des données à la fin du mandat: restitution ou effacement sécurisé.
6. Étape 4: Mettre en place des mesures de sécurité proportionnées
La LPD impose de protéger les données personnelles par des mesures de sécurité techniques et organisationnelles adaptées. Cela ne signifie pas que chaque PME doit investir dans des systèmes extrêmement complexes, mais qu’elle doit choisir des mesures proportionnées à la sensibilité des données traitées. Concrètement, cela peut inclure par exemple:- Contrôle des accès aux systèmes (mots de passe robustes, authentification à deux facteurs lorsque cela est pertinent).
- Sauvegardes régulières et sécurisées des données.
- Chiffrement de certains supports ou canaux lorsque des données sensibles sont transmises.
- Politiques internes claires: qui peut accéder à quoi, dans quelles conditions.
- Formation minimale des collaborateurs aux risques (phishing, envoi d’emails à la mauvaise personne, perte de supports, etc.).
7. Étape 5: Gérer les droits des personnes et les demandes liées aux données
Les clients, patients, employés ou utilisateurs disposent, selon la législation suisse, de plusieurs droits en lien avec leurs données. Sans entrer dans tous les détails, ils peuvent notamment demander des informations sur les données les concernant et, dans certains cas, demander la rectification ou la suppression de certaines données. Pour être prêt en 2026, votre PME devrait au minimum:- Préciser un canal de contact pour les demandes liées à la protection des données (adresse email ou formulaire).
- Définir en interne qui traite ces demandes (direction, responsable RH, responsable qualité, etc.).
- Mettre en place une procédure pour vérifier l’identité du demandeur et répondre dans un délai raisonnable, en tenant compte des obligations légales de conservation de certaines données.
8. Étape 6: Adapter vos contrats, conditions générales et modèles écrits
La protection des données ne se limite pas à une politique de confidentialité sur votre site. Elle traverse une bonne partie de vos documents contractuels existants:- Contrats de travail et règlements internes (utilisation des emails, des outils collaboratifs, de la vidéosurveillance, etc.).
- Contrats de vente ou de prestation de services, y compris en ligne.
- Conditions générales, mentions légales et formulaires de consentement.
9. Étape 7: Prévoir un plan en cas d’incident de sécurité
Personne n’est à l’abri d’un incident: email envoyé au mauvais destinataire, ordinateur volé, attaque informatique, erreur de manipulation dans un logiciel. La question, en 2026, ne sera pas seulement "avez-vous été victime d’un incident ?", mais: "comment avez-vous réagi ?". Selon la gravité, la législation suisse peut imposer d’informer l’autorité de contrôle compétente et parfois les personnes concernées. En pratique, une PME devrait prévoir:- Un plan interne en cas d’incident (qui est informé, qui décide, quelles premières mesures techniques prendre).
- Une documentation minimale des incidents survenus et des mesures prises.
- Des modèles de communication à adapter si un incident majeur devait être rendu public.
10. Comment un audit LPD par un expert JuriUp peut sécuriser votre conformité d’ici 2026
Faire ce travail seul, entre deux urgences opérationnelles, est très compliqué. C’est là que l’intervention d’un expert en protection des données, juriste ou avocat spécialisé, prend tout son sens. Sur JuriUp, vous pouvez trouver un professionnel qui connaît la réalité des PME romandes et qui vous accompagne de manière pragmatique. Concrètement, un audit LPD pour votre entreprise peut inclure:- Une analyse de votre situation actuelle (données traitées, flux, contrats, informatique, RH).
- Une liste priorisée d’actions à mener d’ici 2026, classées par urgence et par impact.
- La rédaction ou la mise à jour de votre politique de confidentialité, de vos clauses contractuelles et de vos modèles internes.
- Un accompagnement ponctuel en cas de contrôle, de litige ou d’incident de sécurité.
11. Check-list pratique pour votre PME romande avant 2026
Pour résumer, voici une check-list simple que vous pouvez commencer à suivre dès maintenant:- Avez-vous une vue claire des données que vous traitez (clients, employés, fournisseurs, patients, locataires, etc.) et des finalités correspondantes ?
- Disposez-vous d’une politique de confidentialité à jour et adaptée à votre activité, notamment sur votre site internet et dans vos formulaires ?
- Vos contrats avec les sous-traitants (fiduciaire, IT, marketing, hébergement) contiennent-ils des clauses suffisantes sur la protection des données ?
- Des mesures de sécurité techniques et organisationnelles proportionnées sont-elles en place et connues de vos collaborateurs ?
- Avez-vous défini une procédure de réponse aux demandes de clients ou collaborateurs concernant leurs données personnelles ?
- Existe-t-il un plan minimal en cas d’incident de sécurité (qui fait quoi, quand et comment) ?



