Plainte pour diffamation ou atteinte à la réputation sur les réseaux sociaux en Suisse romande : que faire concrètement en 2026 ?
Avis Google assassins, stories Instagram humiliantes, vidéos TikTok virales ou attaques ciblées sur Facebook : les atteintes à la réputation en ligne se multiplient en Suisse romande. L’équipe JuriUp vous explique, dans un langage clair, ce qui est pénalement interdit selon le droit suisse, quels réflexes adopter immédiatement et comment déposer une plainte efficace avec l’aide d’un avocat partenaire.
Situation type : que se passe-t-il concrètement ?
« Je suis indépendant en Suisse romande et un ancien client mécontent a publié une longue publication sur Facebook, en me traitant d’escroc et en affirmant que je volerais mes clients. La publication a été partagée, je commence à perdre des mandats et je ne dors plus. Est-ce que c’est de la diffamation selon le droit suisse ? Est-ce que je peux déposer plainte et exiger le retrait des contenus ? »
De nombreux particuliers, dirigeants et indépendants se retrouvent dans une situation similaire en 2025, que ce soit sur Facebook, Instagram, TikTok ou via des avis Google. La bonne nouvelle : le droit suisse offre des moyens d’action, à condition d’agir vite et de manière structurée.
Équipe JuriUp
Contenu préparé par l’équipe JuriUp, en collaboration avec des avocats partenaires en droit pénal et protection de la personnalité en Suisse romande.
La réponse de l’équipe JuriUp
Les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. En Suisse, les atteintes graves à la réputation d’une personne ou d’une entreprise peuvent tomber sous le coup du droit pénal et du droit de la personnalité. Mais il est indispensable de distinguer ce qui relève de la diffamation, de l’insulte ou de la simple critique, et de choisir la bonne stratégie (plainte pénale, démarches amiables, action civile, gestion de réputation en ligne).
1. Ce que le droit pénal suisse interdit en matière de réputation
Selon le Code pénal suisse, plusieurs infractions protègent l’honneur et la réputation. Sans entrer dans un cours de droit, il est utile de comprendre les notions de base, en particulier pour les contenus publiés sur internet.Diffamation, calomnie, injure : les grandes catégories
En droit suisse, on distingue notamment :- La diffamation : il s’agit, de manière générale, d’accuser quelqu’un de faits qui portent atteinte à sa réputation (par exemple le présenter comme malhonnête ou incompétent), sans pouvoir prouver que ces accusations sont vraies.
- La calomnie : proche de la diffamation, mais avec un élément supplémentaire : l’auteur sait que ce qu’il affirme est faux, et agit donc de manière particulièrement malveillante.
- L’injure : vise surtout les propos insultants ou dégradants (insultes pures, attaques grossières), même sans accuser de faits précis.
Important : Une critique négative ou un avis sévère n’est pas automatiquement une infraction pénale. Le droit suisse admet la liberté d’expression, surtout lorsque des faits vrais sont exposés de manière mesurée. En cas de doute, un avocat spécialisé pourra évaluer si les propos franchissent la limite pénale.
Réseaux sociaux, avis en ligne et responsabilité
Sur les réseaux, plusieurs acteurs peuvent être impliqués :- l’auteur du contenu (personne physique, ex-client, ancien collaborateur, concurrent) ;
- les personnes qui partagent ou commentent en participant à la propagation de l’atteinte ;
- la plateforme (Facebook, Google, Instagram, TikTok, etc.), qui dispose de procédures de signalement internes.
2. Premiers réflexes en cas d’attaque sur les réseaux sociaux
Le premier réflexe est souvent émotionnel : colère, honte, peur de l’impact sur sa vie privée ou son activité professionnelle. Sur le plan juridique, les premières heures sont pourtant cruciales pour rassembler des preuves solides.Sauvegarder immédiatement les preuves
Avant même de signaler ou de répondre, il est essentiel de documenter précisément ce qui a été publié :- captures d’écran complètes montrant le contenu, la date, l’heure et l’URL lorsque c’est possible ;
- captures de l’ensemble du fil de discussion (commentaires, réponses, partages) ;
- en cas de vidéo ou de story éphémère, enregistrements vidéo ou photos de l’écran ;
- identification des comptes concernés (nom d’utilisateur, profil, éventuels liens vers un site ou une entreprise).
Conseil pratique JuriUp
Beaucoup de victimes suppriment trop vite les échanges ou poussent la personne à effacer les contenus, puis s’aperçoivent qu’elles n’ont plus de preuve exploitable. Avant toute réaction impulsive, prenez le temps de documenter calmement et systématiquement chaque élément.
Utiliser les outils de signalement des plateformes
La plupart des plateformes (Facebook, Instagram, TikTok, Google Maps, etc.) disposent de mécanismes permettant de :- signaler un contenu comme diffamatoire, haineux ou contraire aux conditions d’utilisation ;
- demander le retrait d’un avis Google manifestement faux ou injurieux ;
- bloquer ou restreindre l’accès à un compte qui vous harcèle.
Éviter les réponses impulsives publiques
Répondre à chaud, insulter en retour ou menacer publiquement de poursuites peut empirer la situation :- risque d’escalade et de nouveaux propos publiés ;
- risque de vous mettre vous-même en faute (injure, menaces) ;
- effet « feu de forêt » sur les réseaux, avec une visibilité accrue du conflit.
3. Plainte pénale pour diffamation ou calomnie : déroulement en Suisse romande
En Suisse, les infractions contre l’honneur (diffamation, calomnie, injure) sont en principe poursuivies uniquement si la personne visée dépose une plainte pénale. Autrement dit : si vous ne bougez pas, les autorités ne se saisiront généralement pas spontanément du dossier.Où et comment déposer une plainte en Suisse romande ?
Vous pouvez en règle générale :- vous adresser à la police de votre canton (Vaud, Genève, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura, etc.) pour y déposer plainte ;
- ou transmettre une plainte écrite directement au Ministère public compétent de votre canton.
Attention : Le Code pénal prévoit un délai limité pour déposer une plainte en matière d’atteinte à l’honneur. Pour éviter tout risque de tardivité, il est vivement recommandé de consulter rapidement un expert via JuriUp afin de vérifier votre situation et d’interrompre les délais utiles.
Que contient une plainte bien préparée ?
Pour être prise au sérieux et maximiser vos chances de succès, une plainte pénale doit être structurée et documentée. En pratique, on y retrouve généralement :- une description chronologique des faits (qui a publié quoi, quand et où) ;
- les pièces jointes (captures d’écran, liens, échanges, éventuels constats techniques) ;
- une analyse juridique sommaire (nature de l’infraction alléguée : diffamation, calomnie, injure, etc.) ;
- l’impact concret sur votre vie privée, votre santé ou votre activité économique (perte de clients, angoisse, atteinte à l’image) ;
- vos conclusions : retrait des contenus, condamnation de l’auteur, éventuelles prétentions civiles à joindre à la procédure pénale.
Que se passe-t-il après le dépôt de plainte ?
De manière générale, les autorités pénales procèdent à une première analyse : infraction pénale plausible ou simple conflit d’opinion ? Selon le cas, elles peuvent :- ouvrir une enquête et entendre les personnes concernées ;
- classer la procédure si les éléments sont insuffisants ou si l’infraction n’est pas réalisée ;
- proposer une conciliation ou un classement conditionnel dans certains cas.
4. Actions civiles complémentaires : faire cesser, réparer, nettoyer sa e-réputation
Au-delà de la sanction pénale, la priorité de nombreuses victimes est concrète : faire retirer les contenus, limiter les dégâts sur Google et obtenir réparation du préjudice subi.Droit de la personnalité et retrait de contenus
Selon le Code civil suisse, chacun dispose d’une protection de sa personnalité, qui inclut notamment sa réputation et son honneur. Sur cette base, il est en principe possible de :- demander la cessation immédiate de l’atteinte (retrait des posts, suppression des vidéos, effacement d’avis Google) ;
- exiger que la personne rectifie des faits ou publie un correctif ;
- solliciter une indemnisation en cas de dommage avéré (perte de chiffre d’affaires, coûts de communication ou de gestion de crise, etc.).
Stratégie de gestion de réputation en ligne
L’aspect juridique n’est qu’une partie de la réponse. Pour un indépendant ou une PME, il est souvent indispensable de combiner :- actions juridiques ciblées (plainte, mise en demeure, action civile) ;
- communication maîtrisée (réponse publique mesurée, explications aux clients) ;
- stratégie digitale (encourager les avis positifs, renforcer le référencement de contenus maîtrisés, etc.).
5. Comment un avocat JuriUp peut concrètement vous aider
Agir seul face à une campagne de dénigrement en ligne est épuisant et souvent inefficace. Les avocats partenaires de JuriUp sont habitués à gérer des dossiers mêlant droit pénal, droit civil et enjeux réputationnels en Suisse romande.Clarifier rapidement votre situation juridique
Un avocat expérimenté pourra notamment :- analyser en détail les captures d’écran et publications en cause ;
- vous dire si, selon la législation suisse, on se trouve plutôt face à de la diffamation, de la calomnie, de l’injure ou à une simple critique admissible ;
- évaluer vos chances de succès en pénal et en civil ;
- identifier les priorités : retrait rapide des contenus, plainte pénale, stratégie de négociation, combinaison des trois.
Mettre en place une stratégie complète, adaptée à votre cas
Selon que vous soyez particulier, indépendant ou dirigeant d’entreprise, la stratégie sera différente :- Particulier : protection de la vie privée, des enfants, de la santé psychique, gestion des relations de voisinage ou familiales.
- Indépendant ou PME : protection du chiffre d’affaires, gestion des avis Google, coordination avec d’autres dossiers (par exemple un problème d’achat en ligne ou la vente d’un appartement PPE).
- Dirigeant ou actionnaire : réputation personnelle et d’entreprise, conflits entre associés, communication autour de restructurations ou licenciements.
Les points clés à retenir
Démarches recommandées étape par étape
- Bloquer l’hémorragie émotionnelle : respirez, ne répondez pas à chaud, ne supprimez pas les preuves.
- Documenter les faits : captures d’écran détaillées, sauvegarde des liens, description chronologique des attaques.
- Utiliser les outils de signalement des plateformes pour limiter la diffusion, sans compter uniquement dessus.
- Décrire votre situation sur JuriUp en quelques minutes pour être mis en relation avec un avocat romand adapté à votre cas.
- Élaborer avec votre avocat une stratégie complète : plainte pénale, démarches civiles, communication maîtrisée.
- Suivre l’évolution du dossier avec l’appui de votre avocat, en conservant toutes les nouvelles preuves ou publications.
Vous êtes attaqué sur les réseaux sociaux en Suisse romande ?
Décrivez votre situation en quelques phrases sur JuriUp. Nous vous mettons gratuitement en relation avec un avocat romand expérimenté en diffamation, atteinte à la réputation et e-réputation (Facebook, Instagram, TikTok, avis Google, forums, blogs, etc.).
Questions fréquentes
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Une critique négative sur Google ou Facebook est-elle toujours une diffamation en Suisse ?
Non. Selon la législation suisse, la liberté d’expression permet en principe des critiques, y compris sévères, si elles reposent sur des faits vrais et sont formulées de manière mesurée. On parle plutôt de diffamation ou de calomnie lorsque la personne est présentée comme malhonnête, dangereuse ou incompétente sur la base d’allégations fausses ou non prouvables, d’une manière qui porte gravement atteinte à sa réputation. Un avocat pourra analyser vos captures d’écran pour vous dire si les seuils fixés par le Code pénal semblent franchis.
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Est-il possible de rester anonyme lorsque je dépose une plainte pour diffamation en ligne ?
En règle générale, la personne qui dépose plainte en Suisse doit être identifiée et ses données figurent dans la procédure. L’anonymat complet est donc rarement possible. En revanche, votre avocat peut limiter autant que possible la diffusion de certaines informations, et veiller à ce que la procédure ne soit pas elle-même utilisée pour porter atteinte davantage à votre réputation. Dans des cas particuliers, des mesures de protection peuvent être envisagées, selon l’évaluation des autorités pénales.
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Puis-je déposer plainte moi-même ou dois-je obligatoirement passer par un avocat ?
Vous pouvez, en principe, déposer plainte sans avocat. Cependant, les infractions contre l’honneur sont techniques à démontrer et les délais sont stricts. Une plainte mal formulée ou incomplète peut être classée rapidement. Passer par un avocat via JuriUp vous permet d’optimiser vos chances, de rassembler correctement les preuves et de définir une stratégie complète (pénale, civile et réputationnelle).
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Combien de temps dure une procédure pour diffamation en ligne en Suisse romande ?
La durée dépend beaucoup du canton, de la complexité de l’affaire et de l’attitude de la personne mise en cause. Certaines situations se règlent relativement vite par une démarche amiable ou une médiation, tandis que des procédures pénales ou civiles complètes peuvent durer plus longtemps. Votre avocat pourra vous donner une estimation réaliste en fonction de la pratique de votre canton et de la charge des autorités compétentes au moment où vous agissez.
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Le service de mise en relation JuriUp est-il payant pour les victimes de diffamation ?
Non. Pour les particuliers, indépendants et dirigeants, la mise en relation avec des avocats partenaires via JuriUp est gratuite. Vous ne payez que les honoraires de l’avocat si vous décidez de lui confier votre dossier après avoir échangé avec lui. Cela vous permet de trouver rapidement un expert adapté, sans perdre de temps à contacter au hasard différentes études.
Sources juridiques suisses
- Fedlex – Recueil systématique du droit fédéral suisse (Code pénal, Code civil, Code de procédure pénale)
- Administration fédérale – Informations générales sur la criminalité en ligne et la cybercriminalité
- Tribunal fédéral – Jurisprudence en ligne (recherche de décisions en matière d’atteinte à l’honneur et de personnalité)
- Texte consolidé du Code pénal suisse (CP) sur le site de la Confédération



