Suppression d’avis Google ou de commentaires diffamatoires en ligne en Suisse romande : quelles actions juridiques possibles en 2026 ?
Un avis Google mensonger, un commentaire Facebook agressif ou un post sur un forum local peut détruire la réputation d’un restaurant à Genève, d’un cabinet médical à Lausanne ou d’un artisan à Sion. En 2026, le droit suisse offre des outils pour réagir, mais il faut agir vite, avec méthode, et souvent avec l’aide d’un avocat spécialisé. L’équipe JuriUp vous explique les options réalistes pour faire retirer un contenu diffamatoire et protéger l’image de votre PME ou activité indépendante en Suisse romande.
La situation typique en Suisse romande
« Nous tenons un petit restaurant à Genève. Du jour au lendemain, un profil anonyme publie un avis Google nous accusant d’hygiène déplorable et de “voler” les clients. En quelques jours, nous perdons des réservations, nos habitués nous interrogent, et nous avons l’impression que notre réputation part en fumée. Que pouvons-nous faire concrètement en Suisse pour supprimer cet avis et protéger notre image ? »
Équipe JuriUp
Équipe de rédaction spécialisée en droit suisse du numérique et de la protection de la personnalité, en collaboration avec des avocats partenaires en Suisse romande.
La réponse de l’équipe JuriUp
En Suisse, la liberté d’expression ne permet pas de tout dire sur Internet. Lorsque des propos dépassent la simple critique pour devenir mensongers, insultants ou gravement atteignants pour votre réputation, ils peuvent constituer une atteinte illicite à votre personnalité au sens du droit suisse. Dans certains cas, ils peuvent même relever de la diffamation pénale. La bonne nouvelle : il existe des démarches concrètes pour demander la suppression de ces contenus et faire valoir vos droits, à condition de procéder de manière structurée.
1. Quand un avis ou un commentaire devient-il diffamatoire en droit suisse ?
Selon la législation suisse, la protection de la personnalité couvre notamment votre réputation, votre honneur et l’image de votre entreprise. Internet ne fait pas exception : un commentaire en ligne peut être considéré comme illicite s’il dépasse certains seuils. On peut généralement distinguer trois catégories de contenus :- Les opinions et jugements de valeur : par exemple « service lent », « je n’ai pas aimé le repas ». Même désagréables, ces avis relèvent souvent de la liberté d’expression s’ils ne contiennent pas de faits mensongers.
- Les allégations de faits : par exemple « ils escroquent leurs clients », « le cabinet facture des actes fictifs », « les employés travaillent au noir ». Si ces faits sont faux ou invérifiables, ils peuvent porter gravement atteinte à la réputation.
- Les insultes et propos dénigrants purs : par exemple « voleurs », « incapables », « arnaque ». Ils peuvent constituer une atteinte à l’honneur, voire une infraction pénale selon le contexte.
Important :
Le fait que vous soyez une PME, un indépendant ou un professionnel de la santé à Genève, Lausanne ou Sion ne vous prive pas de protection. Au contraire, la jurisprudence admet en général que la réputation économique d’une entreprise ou d’un professionnel est protégée par le droit de la personnalité.2. Supprimer un avis Google Suisse : les démarches concrètes
Les avis Google constituent souvent la principale source de réputation en ligne pour un restaurant, une fiduciaire, un salon de coiffure ou un cabinet médical. En Suisse romande, les internautes comparent spontanément les notes à Genève, Lausanne ou Sion avant de réserver. Lorsque l’un de ces avis est diffamatoire, voici l’approche généralement recommandée.2.1 Capturer des preuves avant toute chose
Avant de tenter une suppression, conservez des preuves :- captures d’écran de l’avis avec la date, la note et le pseudo de l’auteur ;
- URL exacte de la fiche Google Business Profile et de l’avis en question si possible ;
- éventuels impacts concrets : annulations, mails de clients, baisse soudaine de réservations, etc.
2.2 Utiliser les outils de signalement de Google
Google met à disposition un système de signalement d’avis inappropriés. Vous pouvez généralement :- signaler l’avis directement depuis votre fiche Google (menu à côté de l’avis concerné) en indiquant la raison ;
- le qualifier, par exemple, comme diffamatoire, hors sujet, ou ne correspondant pas à une véritable expérience client ;
- remplir un formulaire plus détaillé pour les cas graves, en argumentant précisément la violation des règles de Google et l’atteinte à vos droits.
Conseil JuriUp
Dans de nombreux dossiers que nous voyons passer, un premier signalement « émotionnel » ou trop vague est rejeté. Un texte préparé avec l’aide d’un avocat, qui explique en quoi l’avis est mensonger, non vérifiable et dommageable, augmente nettement les chances que Google accepte la suppression.
2.3 Répondre publiquement à l’avis : utile, mais à manier avec précaution
En parallèle, de nombreux professionnels choisissent de répondre publiquement à l’avis sur Google afin de rassurer les futurs clients. Cela peut être pertinent, à condition de rester strictement factuel et mesuré. Par exemple :- rappeler vos standards de qualité et votre volonté de trouver une solution ;
- indiquer qu’après vérification interne, vous ne retrouvez pas trace d’un tel épisode ;
- inviter l’auteur à vous contacter directement pour clarifier la situation.
3. Comment faire retirer un commentaire diffamatoire sur les réseaux sociaux
Facebook, Instagram, TikTok, LinkedIn, TripAdvisor ou encore des forums locaux sont également des sources fréquentes de litiges pour les PME et indépendants en Suisse romande. Les règles sont similaires, mais les démarches varient selon la plateforme.3.1 Utiliser les fonctions de signalement internes
Toutes les grandes plateformes disposent d’un mécanisme de signalement pour contenu haineux, harcèlement ou diffamation présumée. En pratique :- vous ouvrez le menu à côté du commentaire ou du post (souvent « Signaler » ou « Report ») ;
- vous expliquez brièvement pourquoi le contenu viole les règles de la plateforme ;
- pour un cas grave (accusations falses, rumeurs de fraude, attaques répétées), vous fournissez des éléments concrets montrant l’absence de base factuelle.
3.2 Contacter directement l’auteur quand cela est possible
Lorsque l’auteur est identifiable (ancien client, ex-employé, voisin, etc.), un message direct, courtois mais ferme peut suffire, surtout en Suisse romande où les écosystèmes professionnels sont souvent restreints (restauration à Genève, professions médicales à Lausanne, bâtiment à Sion, etc.). En pratique, il est fréquent d’envoyer un courriel ou un message privé qui :- rappelle les propos publiés ;
- explique en quoi ils sont inexacts ou disproportionnés ;
- met en avant, sans menace excessive, que le droit suisse protège la personnalité et que vous envisagez des démarches si le contenu n’est pas retiré.
4. Quelles actions juridiques sont possibles selon le droit suisse ?
Au-delà des démarches auprès des plateformes, le droit suisse offre plusieurs voies d’action lorsque des propos portent atteinte à votre réputation en ligne. Il existe généralement deux grandes dimensions : le droit civil (protection de la personnalité) et le droit pénal (infractions contre l’honneur).4.1 Actions civiles : faire cesser l’atteinte à votre personnalité
Selon le Code civil suisse, toute atteinte illicite à la personnalité peut donner lieu à des actions en justice. Pour un avis Google ou un commentaire en ligne, cela peut inclure :- une demande de suppression du contenu litigieux ;
- une requête visant à interdire la répétition de propos similaires à l’avenir ;
- le cas échéant, une demande d’indemnisation pour le dommage économique subi (perte de clients, atteinte à la réputation commerciale) ;
- dans des cas graves, une réparation morale (dommages-intérêts pour le tort moral).
4.2 Plainte pénale pour diffamation, calomnie ou injure
Certains contenus en ligne peuvent constituer une infraction pénale contre l’honneur selon le Code pénal suisse, en particulier lorsqu’ils accusent une personne ou une entreprise de comportements graves sans base suffisante, ou utilisent des termes particulièrement insultants. Dans la plupart des cas, le dépôt d’une plainte pénale suppose le respect d’un délai légal relativement court à partir du moment où vous avez connaissance des propos. Il est donc essentiel de ne pas laisser traîner la situation pendant des mois avant de consulter un avocat. La procédure pénale peut, dans certaines situations, aider à identifier l’auteur d’un profil anonyme et à le contraindre à retirer ou rectifier un contenu. Elle doit cependant être envisagée avec prudence, car elle implique des coûts, des délais et une exposition potentielle du conflit.Attention :
En Suisse, la qualification exacte (diffamation, calomnie, injure ou simple atteinte civile à la personnalité) et les délais à respecter exigent une analyse précise du cas. En cas de doute, il est préférable de consulter rapidement un avocat via JuriUp afin de ne pas laisser expirer un éventuel délai de plainte pénale.4.3 Démarches combinées : plateformes, auteur et tribunaux
Dans la pratique, les avocats spécialisés en réputation en ligne combinent souvent plusieurs leviers :- signalement détaillé auprès de Google ou de la plateforme concernée ;
- mise en demeure formelle adressée à l’auteur du commentaire (identifié ou suspecté) ;
- prise de contact avec la plateforme en invoquant explicitement le droit suisse si nécessaire ;
- le cas échéant, introduction d’une action civile ou d’une plainte pénale lorsque la situation le justifie.
5. À quel moment faire appel à un avocat via JuriUp ?
Beaucoup de PME romandes tentent d’abord de gérer seules la situation : réponse spontanée au commentaire, signalement rapide auprès de la plateforme, voire échanges tendus avec l’auteur présumé. Mal cadrée, cette phase initiale peut malheureusement compliquer la suite. En 2026, il est généralement pertinent de consulter un avocat spécialisé lorsque :- l’avis Google ou le commentaire comporte des accusations graves (fraude, escroquerie, maltraitance, manquements professionnels sérieux) ;
- l’auteur multiplie les attaques sur plusieurs plateformes ou dans des groupes locaux ;
- la réputation en ligne de votre établissement commence clairement à impacter votre chiffre d’affaires ;
- vous soupçonnez fortement un ex-employé, un concurrent ou un voisin d’être à l’origine des propos ;
- vous envisagez une action en justice ou une plainte pénale mais ne savez pas par où commencer.
Les points clés à retenir
Plan d’action recommandé en cas d’avis ou de commentaire diffamatoire
- Conserver immédiatement des preuves : captures d’écran, URL, date, pseudo de l’auteur, traces des impacts sur votre activité.
- Analyser le contenu : s’agit-il d’une opinion sévère mais admissible, d’un fait mensonger, d’une insulte ou d’accusations graves ?
- Utiliser les fonctions de signalement de la plateforme (Google, Facebook, Instagram, etc.) avec un texte clair et structuré.
- Éviter les réactions impulsives : ne pas répondre sous le coup de la colère, ne pas publier de données personnelles, garder un ton professionnel.
- Envisager un contact direct ou une mise en demeure de l’auteur lorsque cela est possible, idéalement avec l’appui d’un avocat.
- Consulter un avocat via JuriUp si l’avis est grave, répété ou impacte déjà votre chiffre d’affaires, afin de définir une stratégie (civil, pénal, ou combiné).
- Suivre l’évolution de votre e-réputation : surveiller les nouvelles publications, centraliser les preuves et ajuster votre communication.
Besoin d’aide pour faire supprimer un avis Google ou un commentaire diffamatoire ?
Si la réputation en ligne de votre restaurant, cabinet médical, étude, société de services ou entreprise artisanale est menacée, ne restez pas seul face aux plateformes et aux profils anonymes. Décrivez votre situation à JuriUp et nous vous mettons gratuitement en relation avec un avocat romand expérimenté en diffamation sur Internet et protection de la personnalité.
Questions fréquentes
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Puis-je supprimer moi-même un avis Google négatif laissé sur mon entreprise en Suisse ?
Vous ne pouvez pas supprimer directement un avis Google laissé par un tiers. En tant que propriétaire de la fiche, vous pouvez toutefois signaler l’avis à Google s’il viole les règles de la plateforme (diffamation, contenu haineux, absence de véritable expérience, etc.) et demander sa suppression. Selon le droit suisse, si l’avis porte gravement atteinte à votre personnalité, vous pouvez aussi envisager des actions juridiques complémentaires, avec l’aide d’un avocat. JuriUp peut vous orienter vers un spécialiste de ces questions.
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Une critique très sévère mais basée sur une vraie expérience peut-elle être considérée comme diffamatoire ?
Pas forcément. En Suisse, la liberté d’expression protège les opinions et jugements de valeur, même durs, tant qu’ils se fondent sur une expérience réelle et ne contiennent pas d’accusations factuelles mensongères. Par contre, si la critique mélange des faits inexacts, des accusations graves ou un vocabulaire insultant, elle peut dépasser le cadre admissible et constituer une atteinte illicite à votre personnalité. Une analyse au cas par cas par un avocat permet de déterminer si des démarches juridiques sont pertinentes.
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Que faire si l’auteur de l’avis ou du commentaire diffamatoire est anonyme ?
L’anonymat rend la situation plus complexe, mais ne vous prive pas de moyens d’action. Vous pouvez d’abord agir auprès de la plateforme (Google, réseaux sociaux) en signalant le contenu. Dans certaines situations et selon les circonstances, une procédure pénale ou civile peut permettre d’obtenir des informations sur l’auteur, notamment via les autorités. Ces démarches sont toutefois techniques et doivent être évaluées avec un avocat connaissant la pratique suisse en matière d’Internet et de données. JuriUp peut vous mettre en relation avec un tel spécialiste en Suisse romande.
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Combien de temps ai-je pour déposer une plainte pénale pour diffamation en ligne ?
En droit suisse, les infractions contre l’honneur sont en règle générale soumises à des délais de plainte relativement courts à compter du moment où vous avez connaissance de l’auteur et des propos. Il est donc risqué d’attendre plusieurs mois avant d’agir. Sans entrer dans les détails techniques des délais, il est recommandé de consulter rapidement un avocat ou un expert via JuriUp afin de vérifier si une plainte pénale est encore possible dans votre cas précis.
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Le service de mise en relation JuriUp est-il payant pour les entreprises et indépendants ?
La création de votre dossier et la mise en relation avec des avocats partenaires via JuriUp sont en principe gratuites pour les justiciables (particuliers comme entreprises). Vous discutez ensuite directement des honoraires avec l’avocat si vous décidez de lui confier le mandat. Vous pouvez commencer dès maintenant en décrivant votre situation sur la page Créer un dossier.
Sources juridiques et ressources utiles
- Fedlex – Recueil systématique du droit fédéral suisse (Code civil, Code pénal, autres lois fédérales)
- Administration fédérale – Informations générales sur la protection de la personnalité et le numérique
- Tribunal fédéral – Jurisprudence sur la protection de la personnalité et les atteintes à l’honneur
- Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) – Protection des données et réputation en ligne
- Canton de Genève – Informations juridiques et accès aux autorités judiciaires cantonales
- Canton de Vaud – Informations sur les autorités judiciaires et la procédure civile et pénale
- Canton du Valais – Portail de la justice cantonale



