Réforme du droit des successions internationales 2025 : ce qu’il faut savoir !

Réforme du droit des successions internationales 2025 : ce qu’il faut savoir !

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Romain Bossel

Fondateur de JuriUp, je crois qu’une bonne défense juridique commence toujours par une bonne mise en relation.
Mon objectif ? Simplifier vos démarches, vous connecter aux bons avocats, et rendre chaque étape plus claire, plus humaine, plus efficace.

De plus en plus de personnes, suisses ou non, vivent, travaillent ou possèdent des biens dans plusieurs pays, ce qui complexifie fortement la gestion des successions. La Suisse a modernisé son cadre juridique : la réforme 2025 du droit des successions internationales (chapitre 6 LDIP) ouvre de nouvelles options de planification, notamment pour les personnes à multiples nationalités. Ce guide JuriUp résume les changements, les cas d’usage et les conditions pratiques pour sécuriser votre planification successorale internationale.

Pourquoi une réforme était-elle nécessaire

  • Réalités contemporaines : forte hausse des successions transfrontalières (nationalités multiples, domiciles et patrimoines éparpillés).
  • Convergences européennes : depuis 2015, le Règlement (UE) n° 650/2012 harmonise l’UE. Sans être membre, la Suisse est impliquée via des héritiers/bienseuropéens.
  • Clarté et flexibilité : besoin d’outils lisibles pour les praticiens (avocats, notaires) et leurs clients afin de limiter les conflits de lois et de juridictions.

Ce qui change avec la réforme 2025 (chapitre 6 LDIP)

Le testateur peut désormais choisir la loi applicable à sa succession, à condition qu’il s’agisse de la loi d’un de ses États de nationalité. La réforme précise aussi la compétence des autorités et la coordination internationale.

Points clés

  • Suisses à double nationalité résidant en Suisse : choix possible d’une loi étrangère de nationalité, tout en respectant les principes fondamentaux suisses (p. ex. réserve héréditaire).
  • Suisses résidant à l’étranger : possibilité d’opter pour le droit suisse et d’attribuer la gestion aux autorités du lieu de résidence.
  • Étrangers résidant en Suisse : possibilité d’attribuer la gestion aux autorités de leur pays d’origine.
  • Biens immobiliers à l’étranger : compétence pouvant revenir aux autorités étrangères ; scission possible pour ne soumettre qu’une partie de la succession.
  • À défaut de choix : application de la loi du dernier domicile du défunt.

Objectif : améliorer la coopération internationale et faciliter la reconnaissance des décisions et documents étrangers.

Cas pratiques : qui est concerné en priorité

Profil Enjeu Levier de la réforme
Double nationalité, domicile en Suisse Compatibiliser loi étrangère et protections suisses Choix de loi de nationalité + respect des principes suisses
Suisse domicilié à l’étranger Unifier la succession sous droit suisse Option pour le droit suisse + compétence locale
Étranger domicilié en Suisse Coordonner avec pays d’origine Attribution de la gestion aux autorités d’origine
Biens immobiliers multi-pays Éviter conflits de lois et morcellement Possible ventilation des compétences par segments
Anticiper la stratégie par juridiction (domicile, nationalités, localisation des biens).

Conditions pour choisir un droit étranger applicable

  • Loi choisie : doit être celle d’un État dont vous avez la nationalité.
  • Formalisme : clause explicite dans un testament ou un pacte successoral.
  • Ordre public suisse : le choix doit respecter les valeurs fondamentales du droit suisse (p. ex. protection des héritiers).

Sans choix explicite, la loi du dernier domicile s’applique par défaut.

Démarches conseillées : sécuriser votre planification

  1. Cartographier : inventaire des nationalités, domiciles, régimes matrimoniaux, actifs (dont immeubles à l’étranger).
  2. Choisir la loi : analyser les effets (réserve, quotité disponible, fiscalité) avant d’insérer une clause de professio juris.
  3. Rédiger : établir ou mettre à jour testament/pacte avec clause de choix de loi et clauses de coordination par pays si besoin.
  4. Coordonner : aligner actes bancaires, bénéficiaires d’assurance-vie, mandats posthumes, fiducies/trusts le cas échéant.
  5. Contrôler : revue périodique (changement de domicile, de nationalité, d’actifs, de situation familiale).

FAQ : successions internationales en Suisse (réforme 2025)

Que se passe-t-il si je ne choisis pas de loi applicable ?

À défaut de choix explicite, la loi du dernier domicile du défunt s’appliquera en principe à la succession.

Puis-je soumettre seulement une partie de ma succession à une autorité étrangère ?

Oui, la réforme permet de scinder et d’attribuer la compétence pour certains segments (par ex. immeubles à l’étranger) aux autorités concernées.

La réserve héréditaire suisse s’applique-t-elle toujours ?

Votre choix de loi doit rester compatible avec l’ordre public suisse. Anticipez l’impact des réserves et protections locales avec un praticien.

Notaire, avocat ou juriste : qui consulter ?

Un avocat LDIP coordonne la stratégie inter-pays ; un notaire formalise et sécurise l’acte. Les deux interviennent souvent de concert.

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